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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 08:52

 

La Poste change aujourd’hui de patron. Comment peut-il sauver un groupe assis sur un métier du courrier en déclin accéléré ?

La Poste change de patron aujourd’hui. Nommé hier en Conseil des Ministres, Philippe Wahl qui dirigeait jusque-là la Banque Postale va devenir le grand chef de tous les facteurs. Quels vont être les challenges de ce nouveau patron ?

La Poste c’est une entreprise qui va plutôt bien mais sur un marché catastrophique. Le cœur de la Poste, son métier historique, c’est de transporter du courrier. Et bien ce marché s’écroule. La Poste livrait 18 milliards de lettres et petits colis en 2007. Elle en a livré moins de 15 milliards l’an dernier. Et si ça se trouve dans cinq ans, ça sera à peine 10 milliards. Ce sont des milliards et des milliards de chiffre d’affaires qui disparaissent sur un business qui représente encore la moitié de l’activité de la Poste. C’est donc très dur.

Le groupe a quand même des atouts ou il est condamné ?

Il a plusieurs atouts. D’abord, il a déjà entamé sa mue. Il s’est diversifié. Il a d’abord misé de plus en plus sur un métier complémentaire : les colis. Et là, autant l’essor d’internet et de l’email tue le courrier. Autant le commerce électronique booste l’activité colis. C’est un premier atout. Le deuxième, c’est la Banque Postale. Le groupe a vraiment fait de la finance une activité complémentaire. C’est une activité très rentable et en plus qui peut se développer en s’appuyant sur l’image de sérieux et de solide de la Poste. A termes la Poste pourrait avoir un business modèle relativement équilibré. Un très gros tiers courrier, un petit tiers colis, un petit tiers très rentable finance.
 

 

Ca c’est les atouts. Mais les faiblesses de la Poste c’est quoi ?

D’un côté il y a les contraintes du service public. La Poste doit par exemple couvrir tout le territoire et livrer le courrier 6 jours sur 7. Cela a un coût et cela ne serait pas forcément indispensable. On pourrait ne pas livrer le samedi ou fermer des bureaux. On pourrait aussi fermer plus que les 2.000 boites aux lettres supprimées l’an dernier. L’autre handicap de la Poste il est social. C’est un groupe gigantesque (243.000 salariés) et surtout c’est un groupe figé. En moyenne, on est guichetier 21 ans, facteur 17 ans. Ca veut dire que l’on reste sur une fonction presque toute sa carrière. Quand votre business historique se dérobe sous vos pieds et que vous ne pouvez pas licencier, vous devez vous réinventer et vous devez faire bouger votre personnel ; lui confier de nouvelles fonctions. Et ça, c’est super dur à faire. Si vous bouger trop vite ou trop fort vous vous retrouvez avec une crise sociale. Avec des suicides et ça n’est pas acceptable.

Donc au final, la Poste va s’en sortir ?

Le challenge humain est terrible. Aujourd’hui, 18% du personnel a plus de 55 ans. En 2018, ça sera un salarié sur trois qui aura plus de 55 ans. Ca va être très dur de faire évoluer les salariés, de les motiver jusqu’à la retraite. Si la Poste passe ce double cap de l’écroulement du courrier et de la gestion de sa pyramide démographique, il aura, d’ici une petite dizaine d’années, de vrais atouts. Sa marque, son emprise territoriale avec plus de 10.000 bureaux de poste, son personnel qui inspire confiance (on laisse entrer son facteur à la maison mais pas forcément un livreur)... Il faut capitaliser sur ces atouts pour lancer de nouveaux services. La Poste a déjà bougé dans les télécoms par exemple en venant concurrencer son ex société sœur France Télécom dans le mobile. Ca prouve que c’est possible. Mais ça ne sera pas aussi simple que de mettre une lettre à la Poste.

Chronique diffusée le 26/09/2013 à 7H15 sur radio Classique

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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 15:32

L'Expansion.com avec AFP - publié le 25/09/2013 à 15:04

Philippe Wahl a été nommé en Conseil des ministres président du conseil d'administration de La Poste. L'actuel patron de la Banque Postale prend ainsi la suite de Jean-Paul Bailly.

 

 
Philippe Wahl prend la tête du conseil d'administration de la Poste
Philippe Wahl est nommé sur proposition du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
REUTERS

Philippe Wahl, adoubé ce mercredi par le Conseil des ministres, devient président du conseil d'administration de La Poste. L'actuel patron de La Banque postale, avait été proposé début août par le conseil d'administration de La Poste pour prendre la suite de Jean-Paul Bailly, qui a décidé de ne pas aller au bout de son mandat. Il est nommé sur proposition du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, après le feu vert du Parlement.

Cette passation de pouvoir avait fait l'objet de nombreuses discussions au sein de l'exécutif entre Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, ce dernier privilégiant un autre candidat, Bruno Mettling, actuel directeur des ressources humaines du groupe Orange.

Philippe Wahl devait encore cet été convaincre de la pertinence de sa candidature et l'homme ne faisait pas l'unanimité, quand d'autres voyaient en lui "un démineur social" notamment lorsqu'il était à la tête de la RATP, le poste qu'il a occupé avant d'arriver à la Banque Postale.

>> Lire aussi: Philippe Wahl sera-t-il l'homme providentiel de La Poste?

Le départ de Jean-Paul Bailly est intervenu alors que l'entreprise publique va mettre en oeuvre un nouveau plan stratégique, à la suite de la chute des volumes de courrier.

Philippe Wahl s'est engagé à limiter sa rémunération annuelle à 450.000 euros.


En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/philippe-wahl-prend-la-tete-du-conseil-d-administration-de-la-poste_403051.html#JiMHAI0yWM3r2YKS.99

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:30

Publié le 22/09/2013 à 03:50             

Marie-Hélène Fabre, députée de l’Aude, a interpellé hier à l’Assemblée nationale Philippe Wahl, président pressenti à la tête du groupe La Poste, au sujet des reclassés. La parlementaire a rappelé que, contrairement à ce qui avait été affirmé par son prédécesseur devant la commission, à la suite de son interpellation sur le sujet, en juillet dernier, la question des reclassés de la Poste relevait bien de la responsabilité de sa direction. «Après avoir saisi le ministre du Redressement productif, je confirme que cette question est bien du ressort de la Poste, et pas de l’État», a expliqué Marie-Hélène Fabre au futur président du groupe La Poste. En réponse, Philippe Wahl, sans contester cette affirmation, a rappelé à la députée «qu’il faut négocier avec ce personnel et les organisations syndicales,

[…] sans que les mesures que nous prendrions paraissent atteindre à l’équité de ceux qui ont fait le choix,[…] , des corps de classification.» Il a conclu en affirmant que «la reconstitution de carrière est une chose qui nous sera interdite par le juge administratif.» Marie-Hélène Fabre a pris acte de cette déclaration et a promis «qu’elle resterait mobilisée sur cette question, aussi longtemps qu’une réponse satisfaisante ne sera pas apportée aux reclassés.»
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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:18

FO appelle à un rassemblement national près de l’assemblée nationale le 15 octobre, dernier jour du premier examen du projet de loi sur les retraites, pour exiger le retrait de l’article sur l’allongement de la durée de cotisation.
Si celui-ci était adopté la jeune génération serait amenée à attendre 67 voire 68 ans pour espérer partir en retraite. Inacceptable !

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 09:17
Publié le 19-09-2013 à 15h51 - Mis à jour à 18h14

Le rapport du cabinet Cateis porte sur les conditions de travail préoccupantes à la Direction de la communication (DirCom), où travaillait le cadre qui s'est suicidé en février dernier.


La prévention des risques psychosociaux n'est pas suffisante au siège de La Poste, indique un rapport réalisé par un cabinet d'expert mandaté après le suicide d'un cadre en février. (SYLVESTRE / MAXPPP)

La prévention des risques psychosociaux n'est pas suffisante au siège de La Poste, indique un rapport réalisé par un cabinet d'expert mandaté après le suicide d'un cadre en février. (SYLVESTRE / MAXPPP)
  

La prévention des risques psychosociaux n'est pas suffisante au siège de La Poste, indique un rapport réalisé par un cabinet d'expert mandaté après le suicide d'un cadre en février, et consulté jeudi 19 septembre par l'AFP.

Ce document, dévoilé initialement par Le Parisien, porte sur les conditions de travail à la Direction de la communication (DirCom), où travaillait le cadre qui s'est suicidé, après avoir été mis en arrêt maladie pour épuisement professionnel ("burnout"). 

Le cabinet Cateis, mandaté pour enquêter par le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) après ce drame, estime que "le dispositif de prévention ne rencontre pas suffisamment les besoins des postiers de la DirCom en souffrance en lien avec leur travail et son organisation", notamment en raison d'un manque de cohérence entre les différents dispositifs ou actions.

Le document présenté à ce stade comme provisoire, car il doit être présenté officiellement au CHSCT, porte exclusivement sur les salariés de la DirCom, soit 76 personnes.

Des troubles psychosociaux à répétition

Sollicitée par l'AFP, la Poste a indiqué qu'elle ne souhaitait pas "apporter de commentaires à ce stade (...) le CHSCT qui examinera le rapport provisoire du Cabinet Cateis se tenant" dans l'après-midi. Mais ce rapport vient relancer le débat sur les conditions de travail à La Poste et fait écho à l'audition de Philippe Wahl, le possible successeur de Jean-Claude Bailly à la tête du groupe postal, devant la Commission des affaires économiques. L'actuel patron de La Banque Postale a dévoilé son projet "Confiance partagée" et dans des termes voilés, promet du sang et des larmes. 

 

Dans son rapport, Cateis note que l"'état de santé au travail d'une partie des personnels" de la DirCom "apparaît préoccupant voire inquiétant sur les derniers mois".

Le cabinet indique qu'"une quinzaine de personnes sur le total des actuels ou anciens membres de la DirCom rencontrés indiquent avoir ou avoir eu dans les derniers mois des troubles psychosociaux qui vont du mal-être à un état de souffrance important (...) en lien avec leur travail".

Il note que la DirCom, comme le reste de l'entreprise, a connu des réformes de fond ces dernières années, qui ont eu un impact sur l'organisation du travail.

"Ces évolutions ont ainsi accru le malaise social des postiers, et sont l'une des causes de la hausse du nombre de jours d'absence pour accident de service ou maladie, et -semble-t-il de quelques cas de suicides", écrit le cabinet.

Le malaise social vécu par certains salariés du groupe, qui emploie quelque 240.000 personnes, avait été mis en lumière en 2012 après le suicide sur leur lieu de travail de deux cadres en Bretagne, précédé d'un autre suicide à Paris.

Depuis, le groupe a signé un accord sur la qualité de vie au travail, ouvert des chantiers de négociation et allégé la pression sur les effectifs en recrutant un peu plus que prévu, sans pour autant compenser les départs.

(avec AFP)

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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 08:58

 

Les bureaux dépendants de Bon-Encontre seront encore fermés aujourd’hui. Les guichetiers contestent la nouvelle organisation du travail.

Les grévistes seront devant le bureau de Bon-Encontre ce matin, à 9 heures.
Les grévistes seront devant le bureau de Bon-Encontre ce matin, à 9 heures. (photo émilie Drouinaud)
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Les usagers des bureaux de poste de Bon-Encontre, comme ceux de Beauville, Puymirol, Castelculier, Lafox, Layrac, Boé-Cités, Boé-Rigoulet et Astaffort qui dépendent du premier, se sont cassés le nez sur des portes closes hier matin. La faute à un mouvement de grève des guichetiers qui entendaient protester contre la réorganisation en cours. Une réorganisation qui, selon les syndicats à l’origine de cet arrêt de travail, Force ouvrière et la CGT, implique la suppression de 2,5 postes sur ce terrain.

« À cause notamment de deux départs en retraite que la direction ne souhaite pas remplacer », se sont agacés de concert Alain Brunel (CGT) et Laurence Grespan (FO). « Ce qui va conduire à la réduction des heures d’ouverture des bureaux au public et donc, à une réduction du service qui ne pourra pas être compensée par la mise en service récente d’un nouveau guichet à Laroque-Timbaut. »

Négociations avortées

Suivi massivement par le personnel concerné, le mouvement ne sera être suspendu qu’après « des négociations avec la direction pour reprendre le contenu de cette réorganisation et le règlement intérieur », ont souligné les syndicalistes qui exigent aussi une meilleure évaluation de la charge de travail et une autre organisation des jours de repos, particulièrement le samedi. Une réunion avec le directeur du bureau centre de Bon-Encontre devait se tenir hier. Aucun accord n’a été trouvé dans le cadre de cette rencontre entre la délégation de guichetiers et M. Sabot. Ce qui risque de signifier la prolongation du mouvement. Pour ce vendredi au moins.

« On nous donne des objectifs toujours plus élevés, notamment sur la téléphonie mobile et les produits bancaires, qu’il faut atteindre avec toujours moins de personnel », ont pesté les représentants des guichetiers avant de conclure que la réorganisation sur le terrain de Bon-Encontre avait déjà ou allait en affecter d’autres dans le département de Lot-et-Garonne.

Conséquences à Lafox

Du côté de la direction de La Poste, on indiquait que la grève était suivie par 17 personnels sur 23. « Les négociations continuent. L’enjeu pour nous est de raccrocher au terrain de Bon-Encontre celui de Laroque-Timbaut afin d’harmoniser et d’optimiser notre présence déjà dense sur cette zone. Cela va impliquer une diminution des horaires d’ouverture à Lafox. Mais pour nos clients, c’est neutre, puisque le bureau de Castelculier se trouve à moins de deux kilomètres. »

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 08:52

La Poste: une "réelle souffrance au travail"

Par Europe1.fr

Publié le 19 septembre 2013 à 07h27

                                
                                  

Une étude menée auprès de cadres de La Poste dénonce une "réelle souffrance au travail", rapporte Le Parisien jeudi. Cette étude, menée par le cabinet Catéis auprès de 76 salariés et fonctionnaires de la direction de la communication de La Poste, avait été demandée après le suicide d'un cadre le 25 février dernier.

Ses conclusions ? "L'état de santé au travail d'une partie des personnels apparaît comme préoccupant voire inquiétant sur les derniers mois", rapporte le quotidien. Une quinzaine de personnes font état d'un "mal-être" ou d'une "réelle souffrance au travail". Deux salariés évoquent même des "idées suicidaires".

En cause, selon le rapport : des missions trop floues, une chaque de travail mal répartie, ou encore une hiérarchie trop nombreuse.

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 12:18

 

Mardi 17 septembre 2013 à 16h10

La distribution du courrier est encore perturbée ce mardi en Sarladais. Le mouvement de grève entamé ce lundi par les facteurs du centre de tri defacteurs selon les syndicats - 45% selon la direction, réclament une augmentation des effectifs et la titularisation de CDD pour faire face à la charge de travail.

Les facteurs grévistes du centre de tri de La Poste de Sarlat se relaient sur le piquet de grève Jules Brelaz © Radio France

"Dépression, fatigue, pleurs" : les facteurs du centre de tri de La Poste de Sarlat crient leur "ras-le-bol contre l'allongement des tournées de distribution durant l'été".

Les négociations entammées ce mardi matin entre le directeur de l'établissement et les représentants du personnel n'ont pas abouti. La direction a proposé d'engager une personne supplémentaire mais les syndicats en réclament au moins deux. L'intersyndicale se prépare à un bras de fer avec la direction et parle d'un conflit qui pourrait durer.

La direction départementale explique que le "trafic courrier a baissé de 6% en un an à Sarlat", ce qui rend impossible la création d'emplois supplémentaires.

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Grève au centre de tri de Sarlat : Jacky Herault, directeur départemental de La Poste en Dordogne  

Six tournées sur 49 maintenues selon les syndicats

Ce mardi, seules six ou sept tournées - sur les 49 qui distribuent le courrier en temps normal - sont maintenues dans le sarladais. 

"On a des conditions de travail qui sont devenues insupportables. Des hommes, des femmes qui sont à cran" (Evelyne, syndiquée CGT)

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Evelyne, factrice depuis 16 ans à Sarlat, syndiquée CGT  

Cet été, "deux jours de tournée en une journée"

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Stéphane Greffe, représentant FO PTT au centre de tri de La Poste  

Les facteurs grévistes du centre de tri de La Poste de Sarlat se relaient sur le piquet de grève Jules Brelaz © Radio France

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 12:11
Publié le 18-09-2013 à 10h02

Candidat à la succession de Jean-Paul Bailly, le patron de La Poste, Philippe Wahl a été auditionné hier à l’Assemblée nationale. Son credo : assurer la bonne santé économique d'une entreprise en sur-effectif.

Philippe Wahl, l'actuel président de la Banque Postale doit succéder à Jean-Paul Bailly, l'actuel patron de La Poste. (C) Sipa

Philippe Wahl, l'actuel président de la Banque Postale doit succéder à Jean-Paul Bailly, l'actuel patron de La Poste. (C) Sipa
 
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Philippe Wahl, candidat à la succession de Jean-Paul Bailly à la tête de La Poste, était auditionné hier soir par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Il doit encore passer un grand oral devant le Sénat ce matin à 10h30 avant de connaitre l’issue des votes en sa faveur (ou non) aujourd’hui vers midi.

S’il est attendu, et même attendu "au tournant" comme le dit le Président de la commission composée des députés, François Brottes, Philippe Wahl n’a pas cherché à caresser ses interlocuteurs dans le sens du poil. En cette période précédent les élections municipales, ils en espéraient sans doute bien davantage. Mais voilà. L’actuel patron de la banque Postale a commencé par les refroidir tout net.

"Le défi social est très lourd"

Depuis 2007, les volumes de courrier ont chuté de 18,7% et, selon ses estimations, ils auront été divisés par deux en 2020. Un défi industriel doublé d’un défi économique : au premier semestre 2013, le groupe La Poste a accusé une baisse de 24% de son résultat d’exploitation, à 483 millions d’euros. Le plan établi en 2010 par son prédécesseur, "Ambition 2015", l’annonçait à 1,8 milliards d’euros. On s’en éloigne dangereusement. L’ultime défi du prochain PDG de l’enseigne jaune aux effectifs supérieurs à 250.000 salariés, sera donc… social.

Sur ce point, Philippe Wahl édulcore à peine le discours: "Le défi social est très lourd et nous nous y préparons." Le projet "Confiance partagée" que le prochain patron de La Poste a élaboré promet donc, en termes voilés, surtout… du sang et des larmes!

Philippe Wahl a toutefois veillé à présenter aux députés une feuille de route sous un jour plus optimiste. La Poste doit devenir "le leader de la distribution de services à domicile". Pour ce faire, l’ancien conseiller à Matignon de Michel Rocard a développé trois objectifs essentiels : la satisfaction des clients, la bonne santé économique et la qualité de vie au travail.

La satisfaction des clients avant tout

Si des progrès ont été remarqués, notamment en termes d’affluence aux bureaux de poste, le chemin de la perfection est encore long. Un député présent relevait d’ailleurs ce chiffre dévastateur pour le métier du colis : le service consommateur déplore entre 1.000 et 1.500 réclamations pour 100.000 colis acheminés contre huit pour le courrier ! Du pain béni pour des concurrents aussi gros que gourmands comme UPS, Fedex ou DHL.

Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si Philippe Wahl a annoncé devant la commission parlementaire son intention de procéder à des acquisitions dans ce secteur, l’un des derniers en croissance (+6% par an) grâce à l’explosion du e-commerce. Le batave TNT est d’ailleurs sur le marché. Un géant de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, laissé à l’abandon par l’Etat néerlandais… Recapitalisée à hauteur de 2,7 milliards d’euros en 2010, La Poste affiche encore un bilan capable de supporter une dette plus importante. Il faudra toutefois faire preuve de conviction pour obtenir de l’Etat sa signature…

La bonne santé économique

C’est la priorité numéro un de Philippe Wahl : "Elle seule donnera la capacité au groupe d’investir, de créer de l’emploi et de faire face à la disparition de certains métiers." En termes à peine voilés, le futur patron pressenti fait un léger chantage à l’emploi, dont on sait les élus locaux particulièrement sensibles. Et d’insister sur la lourdeur de ses quatre missions de service public qui pèsent, chacune, sur ses résultats : aménagement du territoire, transport et distribution de la presse, accessibilité bancaire et service universel du courrier. "Chacune de ces missions fait l’objet d’une compensation, certes, mais il reste un déficit très important!" s’inquiète-t-il. Et d’illustrer son propos avec l’exemple de la presse qui représente 22% des volumes transportés, 8% du nombre d’objets acheminés mais seulement… 4% du chiffre d’affaires.

Qualité de vie au travail

Sur ce terrain, Philippe Wahl sait bien qu’il est attendu au tournant. Selon les chiffres d’une députée, La Poste déplore encore une quarantaine de suicides liés aux conditions de travail entre ses murs. Un chiffre que le patron de la banque postale a refusé de confirmer. Mais, pour témoigner de sa bonne volonté, annonce qu’il a fait siennes la totalité des recommandations du rapport Kaspar, remis fin 2012 à Jean-Paul Bailly pour répondre justement à cette problématique. Le-dit Jean Kaspar remettra d’ailleurs mi-octobre un nouveau rapport sur les leçons que La Poste a tirées depuis.

Selon Philippe Wahl, en tout cas, elle est irréprochable : elle a bien recruté 5.000 personnes supplémentaires, créé des postes de RH de proximité, mis ses managers en formation, et ouvrira en octobre son Institut du Manager. Mais, très vite, sa nature de financier le rattrape. Et il lance cette phrase "prometteuse": "Nos métiers sont des métiers de main d’œuvre. Dans la maison mère, nos 220.000 postiers pèsent 72% du chiffre d’affaires ! D’où le fait que quand le chiffre d’affaires baisse, on commence par ajuster les effectifs… » Il a beau affirmer qu’il est devenu "un postier" depuis qu’il est entré à la banque Postale en 2011, un banquier reste un banquier.

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 12:06
Par Lionel Steinmann, journaliste | 17/09/2013

 

Pour compenser la baisse du courrier, La Poste envisage de créer de nouveaux services à domicile. L'entreprise capitalise sur la confiance qu'inspirent les facteurs aux Français.

 

Philippe Wahl, La Poste
Crédits photo : Photo Hamilton/Réa
Philippe Wahl, futur patron de La Poste.

 

Comment préparer l'avenir d'une entreprise dont le marché principal baisse de 5 à 6 points par an ? Les députés qui auditionnent aujourd'hui Philippe Wahl dans le cadre de sa nomination prochaine à la tête de La Poste, ne manqueront pas de lui poser la question. Le futur PDG devra en effet composer avec une activité courrier qui constitue encore le principal métier du groupe (11,4 milliards de chiffre d'affaires en 2012), mais dont le déclin se poursuit inexorablement. Pour y faire face, l'entreprise a décidé de miser sur un de ses points forts : la confiance qu'inspirent ses 90.000 facteurs. La Poste a mesuré ce crédit par le biais d'un sondage commandé à TNS Sofres en octobre 2012 : pas moins de 92 % des Français déclarent avoir confiance en leur facteur. Celui-ci est classé comme le deuxième personnage préféré de la vie quotidienne des Français, juste après le boulanger, mais devant le pompier.

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