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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 09:19
Devant le conseil d'administration de La Poste, Philippe Wahl, le président du directoire de la banque, a dit que les conditions n'étaient pas aujourd'hui réunies pour secourir le CIF. Le dossier reste néanmoins ouvert.

Le conseil d'administration de La Poste, Philippe Wahl, le président du directoire de La Banque Postale, a redit son opposition au sauvetage du Crédit Immobilier de France, le dernier spécialiste indépendant du crédit à l'habitat en difficultés, qui gère plus de 30 milliards d'euros de créances immobilières. « Pour l'instant, les conditions ne sont pas réunies », a-t-il déclaré ce matin, selon nos informations. Des propos qu'il devrait réitérer cet après-midi devant les salariés de La Banque Postale. Pour autant les discussions ne sont pas closes. Du côté de La Banque Postale, on indique simplement qu'aucune proposition n'a été faite à ce stade et que le groupe poursuit son examen.

La Banque Postale n'a plus vraiment d'intérêt pour le dossier aujourd'hui. D'abord, l'outil de refinancement du CIF a perdu sa crédibilité sur les marchés. Depuis la mi-2011 déjà, il empruntait à des taux très élevés sur des durées courtes, et il ne peut plus émettre aujourd'hui. Ensuite, les encours sont constitués en majorité de taux variables, pour des montants dépassant la valeur du bien acheté. Une configuration à risque en cas de crise de l'immobilier. Enfin, le Crédit Immobilier de France est englué dans le dossier Apollonia, cette escroquerie présumée sur des investissements défiscalisants (plus de 340 millions d'euros d'encours, douteux en quasi totalité) dont l'issue est encore loin d'être connue.

Surtout, La Banque Postale a d'autres préoccupations : elle doit sortir du très complexe dossier Dexia, boucler sa co-entreprise avec la Caisse des dépôts pour financer les collectivités locales, et souhaite mener son projet d'acquisition de la Banque Privée Européenne auprès du Crédit Mutuel Arkea.

Arrivée à échéance d'obligations

Depuis la mise à jour des problèmes de liquidité du CIF en début d'année, Bercy tente de forcer la main à La Banque Postale. Mais après avoir accepté d'étudier le dossier au printemps, Philippe Wahl a dit fin juillet qu'il repoussait de six à dix semaines sa décision sur le dossier. Cela, tout en sachant que le CIF ne peut plus se refinancer et épuise mois après mois ses réserves de liquidités. Le 11 octobre prochain, date de l'arrivée à échéance de 1,75 milliard d'euros de « covered bonds », il n'aura certainement plus les moyens de rembourser ses emprunteurs obligataires et devra faire appel à la Banque de France. Ses difficultés se sont encore accentuées mardi dernier, après une nouvelle dégradation de note enclenchée par Moody's faute pour l'heure de solution pérenne.

A la publication de ses comptes semestriels ce matin, La Banque Postale a montré en outre qu'elle savait très bien faire seule du crédit immobilier. Ses encours ont progressé de plus de 8 % sur le semestre. L'Etat aurait peu intérêt à altérer sa santé financière. Elle a publié un produit net bancaire de 2,66 milliards d'euros, stable par rapport au premier semestre 2011, pour un résultat d'exploitation en progression de 102 millions d'euros à 348 millions.

Écrit par Anne DRIF Journaliste

Source : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/ Publié le 30 août 2012

Nb : L’état est obligé de voler au secours du CIF, et ce léger recul dans la décision de La Poste n’augure en fait rien de bon dans l’avenir pour la banque postale…

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